Do Mi La Do Ré

Dans cet endroit où tu ne viendras jamais avec moi.
Parce qu'il est trop! Trop quoi? Trop jeune? Trop lesbienne? Trop techno?
Je ne sais pas, mais je ne voudrais pas t'emmener dans un endroit cemme celui-la.
Avec toi, je voudrais vivre caché. Je voudrais que nous soyons seules au monde, à nous admirer, à nous regarder, à nous aimer.

Comment te séduire? Comment te convaincre que quelque chose est possible entre nous et que cela peut être merveilleux?

Laisses-nous notre chance.

Non, la vie n'est pas simple.

Chaque jour je pense à toi. Chaque heure, je pense à toi.

Tu vas bientôt te réveiller dans cet hôtel inconnu, dans cette ville inconnue. En te levant, tu penseras à tes enfants. Tu penseras il faut que je leur rapporte des cadeaux. Bien que tu saches que tu n’as rien à te reprocher, tu ne peux t’empêcher de culpabiliser de les avoir laisser. Ils te manquent déjà et tu penses à ces retrouvailles, où vous vous affalerez sur ton lit en faisant d’énormes câlins pour rattraper ces journées sans tendresse.

Mais peut-être n’es-tu pas seule dans cette chambre d’hôtel ?

Je me suis trompée. Je ne peux pas t’oublier. Je ne veux pas t’oublier. Je veux te conquérir. Je veux te séduire.

Laisses-moi te séduire.

Laisses-nous cette chance.

Tu me manques à chaque instant.

Tu me manques.

Ton sourire me manque.

Tu me manques en entier.

Je voudrais t’appeler, je n’ose pas. Peur que tu me trouves envahissante. Peur que tu sois mal à l’aise.

En fait, c’est moi qui suis mal à l’aise à presque chacune de nos rencontres.

Peut-être penses-tu que cela me fait mal de te voir ? Oui, cela me fait mal. Mais j’en ai aussi envie, aussi besoin.

Au téléphone, j’arrive à faire illusion. J’arrive à jouer la copine, l’amie, en parlant de notre vie, de nos enfants.

Je suis dans le bus. Une femme vient de monter. Elle lui ressemble. Ce n’est qu’une copie. L’originale est bien plus belle.

Je la trouve toujours aussi belle et désirable…

Je ne sais pas si cet amour platonique passera un jour. Peut-être, peut-être pas.

D’un côté, l’amour fantasmé.

De l’autre côté, l’amitié vécue.

L’amour fantasmé peut-il cesser, alors que rien ne change autour.

Comme tous les matins elle était belle.

Comme tous les matins elle paraissait heureuse.

Comme tous les matins, elle était souriante. Elle souriait à tous, elle souriait à toutes, elle souriait à moi.

Et moi je lui souriais. Oui, oui, tout va bien.

Et moi qui avais mal. Moi dont le ventre se tordait de douleur. Moi dont le cœur criait « Arrêtez cette mascarade ».

Je ne la vois pas quelques jours, alors je commence à me faire une raison. Je continue à fantasmer, mais je sais que ce sont des histoires que je me raconte. Et puis le moment arrive où je vais la revoir. Je me sens forte, sûre que ce moment sera agréable. Certaine que j’arriverai à le vivre avec détachement.

Mais non ! Tout s’écroule quand je la vois. Elle a toujours une parole ou un acte qui me retourne le cœur et l’estomac. J’interprète chacune de ses paroles, chacun de ses gestes. Et je suis toujours déçue.

Je ne peux, je n’arrive pas à la considérer comme une amie. Je n’arrive pas à accepter de n’être pour elle qu’une amie parmi tant d’autres.

Et ce besoin de toujours savoir ce qu’elle fait, de toujours avoir besoin de la voir, de trouver n’importe quel prétexte pour lui passer un coup de fil et lui parler de tout et de rien.

Serait-ce des sentiments amoureux qui naissent en moi ?

Cette femme est merveilleusement belle. Elle est immensément gentille et formidablement forte. Je veux la séduire, mais ne m’en donne pas le droit.

Parce que tes yeux me transpercent à chacun de tes regards.
Parce que ton sourire me fait fondre.
Parce que tes éclats de rire me remplissent de bonheur.
Parce que tu me fais rire.
Parce que te faire plaisir me mets en joie.
Parce que tu es une femme qui incite à tous les plaisirs.
Parce que j’aimerais goûter à tous les plaisirs avec toi.
Parce que chaque matin je me réjouis d’avance de te revoir.
Parce que chaque jour sans te voir est un jour plus dur à passer.
Parce que tous les soirs je m’endors en pensant à toi.
Parce que plus le temps passe, moins je ne supporte de ne pas te voir.
Parce que j’aime ta force de vie.
Parce que, quand tu  n’étais pas bien, j’aurais voulu te prendre dans mes bras.
Parce que je veux sentir le contact de tes lèvres sur les miennes
Parce que je veux connaître l’émotion intense du premier baiser.
Parce que je veux caresser ton corps et en apprendre tous les reliefs.
Parce que je veux te faire jouir et jouir de toi.
Parce que je veux que tu apprennes mon corps.
Parce que je veux m’ouvrir avec toi.

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